Pour que les choses soient bien claires des le debut de ce billet Public, sache que la vie se divise en deux categories, il y a ce qui est rock et ce qui ne l'est pas et pour les gens, c'est pareil. Attention, ce n'est pas toujours son perfecto, le jean slim ou les boots qui font qu'on est rock, bon ok, meme si ca peut parfois aider, c'est surtout l'etat d'esprit qui compte. Emmanuel M 1er qui trone a Versailles, quand il a fait mettre magic system, le soir de sa victoire aux elections, c'est en marche mais c'est pas rock.
S'il y a une personne pour laquelle il y a aucun debat quant a sa place dans le pantheon des rockeurs, c'est bien Johnny Thunders.
John Anthony Genzale Jr, né le 15 juillet 1952 à New York et mort le 23 avril 1991 à La Nouvelle-Orléans, plus connu sous le nom de Johnny Thunders, est et restera le guitariste et chanteur de rock par excellence. Il a été le guitariste soliste du groupe The New York Dolls de 1972 à 1975. Il a ensuite fondé le groupe The Heartbreakers avant d'engager une carrière solo.
Les New York Dolls et les Heartbreakers, putain!!
La carriere de Mr. Thunders polluee par la drogue et les abus en tous genres est pas tres folichonne mais il y ce premier album solo, immense pierre philosophale de tous les diggers rockeurs qui se respectent et qui te permet de transformer n'importe qulle collection fadasse de vinyles en apotheose rock'n rollienne, bref trouver ce vinyle pour un amoureux du sillon, c'est Indiana Jones qui trouverait le Saint Graal avec des preuves de vie alien sur Mars. Bref, Public, tu l'auras compris, c'est du serieux.
C'est quoi le rapport avec Miss Madeleine...d'un certain Marcel Proust?
Proust n'avait pas spécialement la réputation de faire de bons petits gâteaux et pourtant, la madeleine de Proust est bien plus célèbre que la madeleine de Commercy. Et il n'y a pas non plus de lien avec une nounou, amie, maîtresse ou épouse de l'auteur qui se serait appelée Madeleine.
Cette expression fait allusion à ces petits actes, petits évènements, odeurs, sensations qui, brutalement, font ressurgir des tréfonds de notre mémoire de lointains souvenirs, souvent chargés d'émotion.
Et si on les affuble de l'appellation madeleine de Proust, c'est parce que, dans "Du côté de chez Swann", le premier tome de "À la recherche du temps perdu", l'auteur évoque une telle remontée de souvenirs.
Alors que, pour le réchauffer, sa mère lui fait boire du thé et manger une madeleine, le goût de celle-ci trempée dans le thé, provoque en lui une sensation intense qui, après une remise en ordre de ses souvenirs, le fera remonter à une époque ancienne où, lorsqu'il vivait à Combray, sa tante Léonie lui faisait goûter un morceau de madeleine trempé dans son infusion.
Alors pour moi, Johnny Thunders, c'est New York sale des annees 70, les labels disco Salsoul, West End, le Studio 54, le Paradise Garage, Serpico, Al Pacino, le De Niro de Taxi Driver, le Lower East Side, Andy Warhol, Jean Michel Basquiat, les premieres block Parties dans le Bronx, les debuts du Hip Hop, le gang Sugarhill et bien sur le quartier du Bowery avec le Country, BlueGrass, and Blues aka le CBGB ou j'ai eu la chance de passer quelques heures un soir de Mars 2005 et de monter sur sa minuscule scene ou tant de legendes du punk rock sont passees. Alors quand j'ecoute Johnny Thunders, c'est comme l'histoire de la Madeleine, tous les souvenirs de mon petit sejour dans la grande pomme remontent a la surface et meme si le New York dans les 70's c'etait un peu l'enfer de dante sur terre mais un enfer bouillant et au moins vivable et qui respirait meme si c'etait peut-etre du stupre, aujourd'hui Manhattan c'est plutot un espece de paradis artificiel pour milliardaires du NY Stock exchange, totalement asseptise sans aucune bacterie.
Donc Johnny Thunders, pour moi c'est tout ca et pour les rockeux c'est...
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