L'album a été gravé à Londres dans le studio de Mark Knopfler, ancien de Dire Strait. Depuis Aftermath, en 1966, le groupe s'est consacré à bâtir une p... de legende de leur vivant faite de rock, blues, sexe, drugs (beaucoup), scandale, catastropher (Altamont et la mort de Brian Jones), d'occasions rattees (le depart de Mick Taylor) et de montagnes de dollars amasses a partir des annees 70.

Sur Blue and Lonesome, Jagger, Richards, Wood et Charlie Watts renouent avec leur passé de groupes de fans de blues avec que des reprises justement de blues. Les douze titres de l'album proviennent des années 1950 et 1960, avec un accent particulier sur la scène de Chicago de l'époque (ma scene preferee avec les Albert King, Muddy Waters, Buddy Guy et tant d'autres).

Dès la première écoute, la qualité du jeu d'harmonica de Mick Jagger saute aux oreilles. Keith Richards a un jour déclaré au sujet de son frère ennemi qu'il n'était jamais aussi sincère que lorsqu'il soufflait dans l'instrument. Présent sur la quasi-totalité de l'album, l'harmonica est la vedette incontestée de l'affaire. Il est rafraîchissant d'entendre les septuagénaires appliqués à reproduire la musique qui les a tant influencés à leurs débuts. L'instrumentation assez réduite (2 guitares, basse, batterie et piano) évoque le son du label Chess, celui de Muddy Waters, Chuck Berry et Howlin Wolf à leurs débuts MAIS trop saturation appliquée sur l'ensemble du disque gâte pourtant rapidement l'écoute de certains morceaux du disque (encore plus au casque), rendue artificielle par ce procédé, c'est vraiment domage si a notre epoque on ne sait plus enregistrer le blues. Cependant, ee groupe a joué cet album en son direct, au sein d'une même pièce, ce qu'il n'avait pas fait depuis très longtemps. Un véritable disque de vieux et ca ca fait plaisir quand meme.

Peu de standards sur ce disque qui compte plusieurs perles du répertoire de Little Walter, notamment le morceau titre Blue and Lonesome, de Howlin Wolf (deux titres, qui figurent parmi les meilleurs de la sélection), Magic Sam, Eddie Taylor et Otis Rush entre autres.

Les Stones sont plus impressionnants sur les morceaux rapides que sur les balades, faute à l'absence de soliste marquant dans leurs rangs, K Richards vieillissant...., on aurait bien vu un peu de la patte de Mick Taylor.

L'apparition d'Eric GODClapton à la guitare sur deux morceaux propulse les blues lents vers des sphères que le groupe n'avait plus atteint depuis le départ de Mick Taylor, en 1974. Le guitar-hero, proche des Stones depuis le début des années 1960, est l'un des deux invités du projet avec le batteur Jim Keltner, crédité pour la première fois sur un de leurs disques.

L'application du groupe rend le disque bien plus sympathique que tout ce qu‘il a produit depuis le correct Voodoo Lounge, en 1994. Concernés et appliqués, les musiciens retrouvent une simplicité qui a fait défaut à certains de leurs albums surproduits, sur lesquels ils semblaient courir après les tendances. En concevant un véritable disque de vieux, Jagger et ses complices semblent faire la paix avec leur héritage. Qui aurait dit, alors qu'ils rendraient hommage à leurs idoles en plein British Blues Boom, qu'ils continueraient à le faire largement après avoir dépassé l'âge de leurs bluesmen préférés, une bonne cinquantaine d'annee apres? Alors on leur pardonne tout meme le mixage un peu a la ramasse.

Alors, apres l'arrivee de ce disque tant attendus par les fans depuis la fin des annees 70, on se prend a rever et a prier le Dieu du rock d'un nouvel album des Stones avec de vraies compo qu'il sonne dur comme de la pierre.

Tcho! Managueure from Bat Yam