Salut a tous,

A la suite des derniers cours de proba enseignes, une petite historiette sur la difficulté de l'enseignement supérieur. Un grand merci a Yann pour la participation a ce cadavre exquis...

Tcho.

Le HQ nous avait donné l'emplacement d'un petit village Viet-trekong isolé . Une partie de plaisir... Mais d'entrée, on sentait que le major Spulker etait tendu comme un doyen au placard. L'air etait moite, irrespirable. Et puis au loin, on a commencé à entendre les premiers éclats de questions: "ca sera à l'examen? Et si on change X en Y c'est pareil ?". A ce moment là, on s'est dit que la destinée nous avait chié dans la bouche comme une grosse pute syphilitique. Cela faisait une heure que le détachement était harcelé par des questions très grasses. Une fumée acre nous dévorait jusque dans nos poitrines haletantes.

"- Major , vous pensez que le major Trigano est en route avec sa jeep blindée contre les questions épaisses ? On n arrive plus à bouger un membre..."

"- La ferme gamin ! Je ne suis pas ta mère ... Mets moi un magasin plein dans ton prochain exo veux tu ? Je compte leur balancer une grenade anti-binomiale négative . ça devrait cramer leurs formulaires "

Le première classe Bergman s'exécuta la main tremblante. Pendant une seconde, le désespoir le frappa: il se revit courant nu sur les quais d'Odessa, petit enfant espiègle qui apprenait à pêcher le mazout au harpon. Dans un éclair de lucidité , il comprit que l'escouade était du mauvais côté des questions, la où chaque point d'interrogation n'était qu'un croc de boucher supplémentaire pour éventrer ses victimes.

"- Major, je voudrais tant revoir mon Kentucky natal" (Bergman avait toujours sèché les cours de geo de Mme Privnova)

"- Si tu l'ouvres encore, bleubite, je te promets que tu ne pourras plus sourire qu'à travers ton anus artificiel ! Tu veux attirer l'ennemi ou quoi?"

"Bergman , tu rêves ! ". La voix bourrue du major Spoulker le tira de sa torpeur. Il était toujours là, dans ce trou. "Bergman , il y a un sniper. Je dois savoir où il est. Tu vas courir jusqu au bosquet, Nanikashvili te couvre ". Bergman esquissa un sourire narquois , qui plissa ses traits burinés de chiens de guerre .

"- Vous ne m avez jamais aimé , Spoulker . Vous savez que ce foutu géorgien raterait sa cible exprès pour qu il y ait un russe de moins".

"On ne peut rien te cacher, son," répliqua Spulker en mâchonnant une cartouche. "En plus, je t'ai trouvé toujours à la ramasse: le théorème qui te caractérise le mieux, c'est bien les résidus ! Maintenant tu prends ton barda et tu m'ouvres la voie"

Bergman s'élança. Dans un ultime baroud, il commença à hurler "SUCE MA BIIII....". Il y eu une explosion, un mur de fumée . Bergman avait saute sur une mine anti-personnel-enseignant.

"- Oh merde... Meirav l attendait à la base... Il a reçu son ordre de démobilisation ce matin ...".

Le régiment était secoué . Les balles sifflantes se perdaient dans le silence . Soudain, une voix narquoise s'éleva. "Et alors les chialeuses, on a besoin d une punchline pour des moucherons ?". Trigano avait la jeep la plus silencieuse du Massachusetts (il s y rendait parfois pour se mettre au courant des techniques de contre-cakerie). Il les observait depuis plusieures longues minutes, sans doute .

"- Fait chier Tommy, on a failli tous y passer !".

"- Détendez vous mesdemoiselles , Bergman ne meurt pas. C'est le caporal dagan qui l'a fait assembler avec des morceaux de poly. Un tour au garage et je le ramène lundi ".

Puis, alors que l'escouade embarquait dans la jeep blindée sous le feux des questions débiles, il marmonna pour lui-meme: "N'empêche, vu la qualité des polys, faudra quand même penser a changer de modèle..."