Salut à tous,

Les israéliens n'ont pas attendu la présidentielle française de 2007 pour s'intéresser à l'écologie et comprendre que c'était un enjeu majeur de notre époque. Témoins principaux de cet état d'esprit :

  • le recyclage des déchets et en particulier du plastique, avec d'énormes conteneurs de bouteilles qui fleurissent ça et là, au détour d'un boulevard. Pas franchement esthétique mais efficace semble-t-il ;
  • le nombre incroyable de parcs nationaux variés et grandioses sur une superficie somme toute limitée ;
  • le respect quasi-religieux pour les jardins, les plantations et la flore en général ;
  • le souci permanent que l'eau, quelle que soit son utilisation, est précieuse et ne doit être gaspillée.

Cela est d'autant plus remarquable qu'on se dit qu'avec la situation politique, le gouvernement pourrait réleguer l'écologie au dernier rang des préoccupations, arguant qu'il a d'autres chats à préserver dans des parcs naturels (en même temps, pour ce qui concerne l'eau, il se dit que le sujet n'est pas dissocié des guerres et que c'en est même un des principaux enjeux).

Malgré tout, sur ce sujet, comme sur d'autres, Israël semble être une terre de paradoxes. Sur cette obsession à faire fleurir le désert, quel a pu être le coût de la mise en place d'oasis au milieu de paysages arides, comme Ein Gedi, et de leur entretien, pour qu'au final les riches touristes en profitent et puissent goûter à l'air conditionné partout sur leur passage ? Ein Bokek est probablement le symbole de cette économie tournée vers le tourisme, cette station au bord de la mer morte n'étant pas grand chose de plus qu'un assemblage de restos et d'hôtels, dont la seule caractéristique commune est qu'ils s'intégrent tous assez monstrueusement au paysage. L'aménagement du territoire réalisé en moins d'un siècle a beau être impressionnant, il est clair qu'aujourd'hui, les voitures règnent plus que jamais en maîtres, avec des embouteillages qui n'ont rien à envier à ceux de la région parisienne et un transport ferré très peu développé. Que dire enfin de cette immonde usine qui jouxte le magnifique site de Césarée en bord de mer ?

Bref, comme chez nous, y a encore du boulot pour un grand ministère de l'écologie. On peut éventuellement vous envoyer Alain Juppé, maintenant qu'on n'en a plus besoin ici.

Loïs