Un Shabbat, un album (episode 21), Levez les yeux, je suis au paradis, David Bowie, pour l'eternite, une etoile, une black star
Par Managueure, samedi 3 septembre 2016 à 23:15 :: Carnet de bord :: #428 :: rss
David Bowie a quitte son corps terrestre pour se reincarner en etoile noire pour l'eternite observant notre monde en declin, tres loin et haut dans l'univers froid, le froid polaire qui regit le noir de l'univers tout comme la musique de cet album magique, helas le dernier du Ziggy Sardust, l'enfant etoile, descendant vers notre monde pour l'eclairer de sa musique mais repartis bien vite, lasse de la betise humaine et l'etroitesse d'esprit des dirigeants de ce monde qui abreuvent le bon petit peuple consentant, de conneries, de mensonges et de haine au lieu de sauver la planete de l'effroyable catastophe ecologique qui s'annonce.
David Bowie a enregistré cet album à New York, une nouvelle fois dans le plus grand secret, avec le producteur Tony Visconti, l’un de ses fidèles, et des musiciens jazz avant-gardistes.
La pochette de l’album tout d'abord ne présente qu’une étoile noire en surbrillance sur fond noir, tres minimaliste et tout le livret qui magnifique avec ces photos joue sur cet effet noir sur noir. Ca ne facilite pas la lecture des paroles mysterieuses mais c’est très élégant, et ca donne donc encore plus de magie un peu vaudoo a l'ensemble et pour qui veut s'exploser les yeux a essayer de lire les paroles.
Attaquer par un morceau de 9:57 mn, il fallait. Ambiance sourde et vaguement orientale à l’intro. Bowie évoque un « village of Omen » au centre de tout, omen signifiant présage en latin; une autre des images glaçantes du début du morceau montre un jour d’exécution lors duquel seuls les femmes souriaient.
La vidéo, mise en ligne depuis le 16 novembre 2015, n’éclaire pas beaucoup plus. On y voit un village oriental mais issu d’un monde fantastique, Bowie etant on le voit bien entre dans une phase mystique pour cet album; et une jeune femme à queue de lionne, des jeunes hommes agités de spasmes dans un grenier. Et l’inquiétante autant qu’éplorée présence de Bowie, le haut du visage recouvert de bandages, des boutons métalliques à la place des yeux, le même dispositif que dans la vidéo Lazarus
À mi-parcours, le morceau change de tonalité. On retrouve les accents plus classiques de Bowie. Même si les guitares sont toujours aussi absentes. Les cordes se déploient harmonieusement, Jason Lindner, le saxophoniste leader du groupe de jazz avant-gardiste que Bowie a embauché pour l’accompagner sur l’album, sort son saxo basse et une flûte. Bowie apparaît en mystérieux prophète brandissant un livre sur lequel apparaît l’étoile noire qui donne son nom à l’album.
I’m a blackstar, not a gangstar/ I’m a blackstar not… a popstar (Traduction littérale : Quel dommage qu’elle soit une pute…), ambiance sombre. C’était mon destin, philosophe le chanteur., décline-t-il. Le retour au thème du début, à partir de 7 mn 30, est subtilement amené. On est prévenu, cet album n’est pas un disque pop mais un disque grave, comme un testament mysterieux a multiples facettessous forme de chansons comme seul Bowie pouvait le faire.
Bowie respire lourdement, alors que la musique attaque une intro perturbante. La batterie frappe droit, mais les saxos ronflent bizarrement, et surtout, un pianiste égrène des notes une à une, pas toujours dans le temps. Quand la voix de Bowie arrive, soutenue par des chœurs (apparemment réalisés par lui-même) tout se remet plus en place. Dès qu’il se tait, tout repart en vrille et vibrionne, des saxos croisés font des attaques malines puis de plus en plus furieuses.
Presque 5 mn d’un morceau furieusement intrigant mais on ne s’est pas ennuyés une seconde.
Le morceau composé pour la comédie musicale du même nom, composée pour une comédie musicale écrite par Bowie et Enda Walsh.
La basse est souple, le saxo apaisé et lyrique, plus loin quelques accords de guitare ponctuent l’action, la voix de Bowie émouvante comme jamais. « Regarde je suis au paradis, j’ai des cicatrices qui ne peuvent être vues », chante-t-il.
La vidéo, mise en ligne, accentue le propos. Bowie, toujours avec des bandages sur les yeux, les cheveux gris dressé sur la tête, est dans un lit d’hôpital, le visage émacié et ridé. Puis son corps lévite au-dessus du lit.
Comme souvent, avec Bowie, cette superbe chanson élégiaque, portée par un refrain typiquement Bowie (mais avec une batterie très jazz) n’est pas littérale et n’évoque pas seulement la mort. Il y a aussi du désir et pas mal de confusion : « Le temps que j’arrive à New York, j’avais dépensé tout mon argent, à te courir derrière (faut-il traduire ainsi, looking for your ass). Je serai libre comme un merle bleu, conclut-il.
La chanson la plus poignante de l’album. Déjà un classique.
Blackstar dans son entier est une créature tres complexe et intéressante comme son createur a multi facettes l'a toujours ete changeant toujours l'ambiance de chaque album qu'il creait.
Dans une des chansons de l'album Bowie se demande « Mais bordel, où est passé lundi ? » comme si on vivait dans une societe ou le temps n'existait plus toujours online jamais offlin et toujours les yeux colles a nos smartphones dans une realite virtuelle qui ne dort plus, comme si l'homme s'etait coupe de la nature et du temps qui passe selon les saisons. Aujourd'hui, l'homme vit selon un temps mutiple sur les fuseaux horraires de Paris, Tokyo, New York et Singapore, on de dort plus et on passe notre temps a repondre aux emails que le monde entier nous envois pour quelques dollars de plus... Pas un titre majeur mais un de ceux qui contribuent grandement à l’atmosphère générale d’un album sombre et audacieux.
Sur un autre morceau de l'album, Bowie joue encore avec les doubles sens autour de la mort : « I’m Dying to… » est répété. Bien sûr, ça se traduit par j’en ai envie à mourir. Mais quand même.... Et sur un autre, I Don’t Give Everything Away pourrait etre traduit par je ne révèle pas tout. Une ballade de belle classe, transcendée par des orchestrations singulières de claviers enrobants, une batterie entre jazz et drum’n bass bien pulsante, et un solo de saxo lyrique mais free. Bowie ne révèle pas tout ? Sans blague, caracteristique du personage. On doit avouer que les allusions répétées à sa mortalité pouvaient nous inquièter un chouia en cette fin d'annee 2015.
Apres The Next Day, l’album du retour en 2013, album tres lourd/heavy aux niveau son qui mérite de nombreuses écoutes, pour le décortiquer et découvrir toutes ses couches superposées, et pour le simple plaisir, the black star album fait logiquement penser stylistiquement parlant aux légendaires albums de la trilogie berlinoise de la fin des années 1970 (Low et Heroes surtout), voire d’Outside, pour la drum n' base ou Earthling, mais surtout par sa courte duree, intensifie le cote urgent et le manque de temps de Bowie pour ajouter d'autres chansons, on sait pourquoi et en fait l'abum meme court est genial quand meme.
Bowie a toujours été fasciné par les dictateurs messianiques et leur rapport au pouvoir tout autant qu'à la célébrité ainsi que par l'idée que le monde fait face à un futur si terrifiant que le fait de simplement y penser, a-t-il un jour expliqué, vous fait mal au cerveau.
Dans trente ans, les historiens retiendront que cet album symbolise parfaitement le monde de 2015/2016 la parenté existant entre les morceaux black star et lazarus terriblement angoissants et notre monde qui, entre les attaques terroristes hebdomadaires de ces derniers mois et la barbarie de ces meme terroriste l'est tout autant pour Bowie qui a decide de le quitter sur cette note noire qu'est cet album et nous laisse terriblement seuls.
Les homages qui ont suivis le deces de Bowie ces derniers mois montrent bien a quels points lui et sa musique vont manquer au monde
Tcho,
Managueure from Bat Yam
Paroles et traduction de la chanson ‘Lazarus’
Look up here, I’m in heaven
Regarde là -haut, je suis au Paradis
I’ve got scars that can’t be seen
J’ai des cicatrices que personne ne peut voir.
I’ve got drama, can’t be stolen
J’ai traversé des drames, je me refuse de l’avouer
Everybody knows me now
Tout le monde me connaît à présent
Look up here, man, I’m in danger
Regarde là -haut, mec, je suis en danger
I’ve got nothing left to lose
Je n’ai plus rien à perdre
I’m so high, it makes my brain whirl
Je suis si haut que mon cerveau tourbillonne
Dropped my cell phone down below
J’ai laissé tomber mon portable en bas
Ain’t that just like me ?
Ça me ressemble bien non?
By the time I got to New York
Au moment où je suis arrivé à New York
I was living like a king
Je vivais comme un roi
Then I used up all my money
C’est là que j’ai claqué tout mon fric
I was looking for your ass
C’est tes fesses que je cherchais
This way or no way
Ce sera ça ou rien
You know I’ll be free
Tu sais que je serai libre
Just like that bluebird
Comme cet oiseau bleu
Now, ain’t that just like me ?
Alors, ça me ressemble bien non?
Oh, I’ll be free
Oh, je serai libre
Just like that bluebird
Comme cet oiseau bleu
Oh, I’ll be free
Oh, je serai libre
Ain’t that just like me ?
Alors, ça me ressemble bien non?
TRADUCTION BLACKSTAR - DAVID BOWIE
Dans la villa d'Ormen, dans la villa d'Ormen
Se tient une bougie solitaire, ah-ah, ah-ah
Au centre de tout ça, au centre de tout ça
Tes yeux ​ Le jour de l'exécution, le jour de l'exécution
Seules des femmes à genoux et des sourires, ah-ah, ah-ah
Au centre de tout ça, au centre de tout ça
Tes yeux... tes yeux
Ah-ah-ah
Ah-ah-ah ​ Dans la villa d'Ormen, dans la villa d'Ormen
Se tient une bougie solitaire, ah-ah, ah-ah
Au centre de tout ça, au centre de tout ça
Tes yeux... tes yeux
Ah-ah-ah ​ Quelque chose est arrivé le jour où il est mort
L'esprit s'est élevé d'un mètre et s'est mis de côté
Quelqu'un d'autre a pris sa place, et courageusement crié
(Je suis une étoile noire, je suis une étoile noire) ​ Combien de temps un ange tombe-t-il?
Combien de personnes mentent au lieu de parler à haute voix?
Il a marché sur la terre sacrée, il a crié fort dans la foule
(Je suis une étoile noire, je suis une étoile noire, je ne suis pas l'étoile d'un gang) ​ Je ne peux répondre pourquoi (Je suis une étoile noire)
Il suffit d'aller avec moi (Je ne suis pas une star de film)
Je vais t'emmener à la maison (Je suis une étoile noire)
Prends ton passeport et tes chaussures (Je ne suis pas une popstar)
Et tes tranquillisants, bouh (Je suis une étoile noire)
Tu es un feu de paille (Je ne suis pas une star de Marvel)
Je suis le grand moi (Je suis une étoile noire) ​ Je suis une étoile noire, très haut, l'argent, j'ai le jeu
Je vois bien, de façon si étendue, une telle douleur à coeur ouvert
Je veux des aigles dans mes rêveries, des diamants dans mes yeux
(Je suis une étoile noire, je suis une étoile noire) ​ Quelque chose est arrivé le jour où il est mort
L'esprit s'est élevé d'un mètre et s'est mis de côté
Quelqu'un d'autre a pris sa place, et courageusement crié
(Je suis une étoile noire, je suis l'étoile des étoiles, je suis une étoile noire) ​ Je ne peux répondre pourquoi (Je ne suis pas une star de gang)
Mais je peux te dire comment (Je ne suis pas une étoile en flamme)
Nous sommes nés la tête en bas (Je suis l'étoile d'une étoile)
Nés pas du tout de la bonne façon (Je ne suis pas une étoile blanche)
(Je suis une étoile noire, je ne suis pas une étoile de gang
Je suis une étoile noire, je suis une étoile noire
Je ne suis pas une star du porno, je ne suis pas une étoile errante
Je suis une étoile noire, je suis une étoile noire) ​ Dans la villa d'Ormen se tient une bougie solitaire
Ah-ah, ah-ah Au centre de tout ça, tes yeux
Le jour de son exécution, seules des femmes à genoux et des sourires
Ah-ah, ah-ah
Au centre de tout ça, tes yeux... tes yeux
Ah-ah-ah
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